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veilleur1
2024-04-05
Bulletin n° 13 C 1
#Principal :
culture numérique
exemples
inspiration
numérique responsable
#Secondaire :
collectivités
Interêt :
stratégie
Média :
actu
Web
Pestel+ :
écologique
économique
politique
social
technologique
La députée MoDem Marina Ferrari a été appelée au gouvernement en février dernier pour occuper les fonctions de secrétaire d’État chargée du Numérique. Elle détaille ses premières actions en la matière, et précise sa feuille de route.
En croissance d’activité continue, quels sont les chantiers que doit engager le secteur d’activité français du numérique ?
Comme tous les autres secteurs, le numérique français doit s’adapter, en permanence, aux mutations de son environnement, et elles sont encore plus rapides et encore plus importantes dans la tech. Aujourd’hui, nous devons bâtir un numérique plus souverain, plus durable et plus responsable. Plus souverain en investissant davantage dans les infrastructures numériques critiques et je pense en particulier au stockage des données : nous devons renforcer la position des acteurs français sur le marché du cloud – et c’est d’ailleurs l’objet de l’appel à projets que j’ai présenté aux Rencontres numériques de Strasbourg pour bâtir un cloud de confiance –, y compris dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Plus durable, en encourageant le développement d’un numérique écoresponsable : cela passe notamment par davantage de sobriété pour nos centres de données et réseaux de communication. La piscine olympique de Paris 2024 inaugurée le 4 avril par le président de la République sera chauffée grâce à l’énergie d’un data center : ce ne doit plus être une exception, mais la règle ! Plus responsable enfin, en poursuivant le travail de régulation engagé, notamment à l’échelle européenne pour que ce qui est illégal hors ligne soit aussi illégal en ligne : c’est tout le sens du DSA et du DMA qui ont vu le jour sous l’impulsion de la présidence française de l’Union européenne et grâce à l’action d’Emmanuel Macron.
Après une première décennie d’existence portée principalement par les entreprises du numérique, comment comptez-vous poursuivre l’accompagnement de la mission French Tech ?
Ma priorité, c’est évidemment de soutenir la croissance de nos entreprises dans les secteurs numérique et technologique, tout en participant à maintenir le climat favorable à l’innovation que nous avons réussi à installer depuis 2017 grâce à notre action. Pour y arriver, nous devons continuer à prendre le virage des deeptech, les technologies de rupture, en particulier dans le domaine du cloud, de l’intelligence artificielle, du quantique, mais aussi plus largement de la transition climatique et énergétique. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de lancer il y a quelque temps, un appel à projets doté de près de 44 millions d’euros qui va nous permettre de faire émerger les futures pépites de ces secteurs.
Si la France est aujourd’hui une championne des deeptech, c’est parce que nous nous sommes donné les moyens de nos ambitions et parce qu’État, acteurs privés et secteur de la recherche ont uni leurs forces. On doit poursuivre sur cette voie et accélérer. Rien ne serait pire que de s’arrêter au milieu du gué ou de décrocher le mousqueton à quelques mètres du sommet ! Je suis convaincue qu’en investissant aujourd’hui dans ces secteurs stratégiques, on bâtit la croissance de demain et on garantit la souveraineté et l’indépendance de notre pays pour les décennies à venir.
Vous avez lancé le plan de la « décennie numérique » le 25 mars dernier. Que prévoit ce dispositif en faveur des collectivités locales et des entreprises, en particulier ?
Cette feuille de route, ambitieuse, doit nous permettre de continuer à innover tout en rapprochant nos concitoyens du numérique, quel que soit le territoire dont ils sont issus. Et de ce point de vue, toutes ces mesures auront un impact positif sur le développement de nos collectivités et leurs entreprises. S’agissant des dispositifs spécifiquement en faveur des collectivités locales et des entreprises, je souhaiterais en citer deux qui sont pour moi essentiels. Le premier concerne notre cybersécurité : il s’agit des parcours cyber de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), dont ont bénéficié et vont bénéficier collectivités et entreprises avec un kit d’exercice pour être plus résilients et anticiper les risques. Sur le même modèle, l’initiative Cyber PME permet un accompagnement sur-mesure de nos ETI et PME pour déjouer les cyberattaques, bâtir des plans d’action ou tout simplement réaliser un diagnostic personnalisé de sécurité.
On ne peut pas laisser notre tissu économique sans solution face aux cybermenaces et je veux ici saluer le remarquable travail accompli par l’ANSSI qui est à l’écoute de nos entreprises à un moment où les tensions mondiales alimentent la montée de la cybercriminalité. Le second concerne l’amélioration du partage et l’utilisation des données par les collectivités : sur la base des préconisations de la mission qui avait été engagée par Stanislas Guérini, nous allons lever les freins qui existaient encore et favoriser le partage de données entre les collectivités elles-mêmes et entre les collectivités et l’État. C’est aussi un gage de simplification des démarches et des relations entre administration centrale et services locaux.