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veilleur1
2022-10-01
Bulletin n° 5 C 1
La mission d’Emmaüs Connect ? Aider les publics en situation de précarité numérique. Tous les publics. Pourtant, à Marseille, un de ses financeurs réclame des informations sur le statut administratif des bénéficiaires. Un flicage qui vise directement les personnes sans papiers et met en colère certain·es salarié·es.
Situé boulevard National, à Marseille, le local d’Emmaüs Connect ne paye pas de mine. Une devanture sobre et une porte vitrée derrière laquelle attend patiemment un jeune embauché en service civique. C’est lui qui gère les premiers rendez-vous des personnes en situation de « précarité numérique » souhaitant s’inscrire aux services proposés par l’association. Toute la journée, de nouveaux usagers passent la porte du local pour se procurer un téléphone, une carte SIM ou simplement une connexion internet1. À mesure que les démarches administratives se dématérialisent, le besoin en matériel électronique croît et tout est plus compliqué2 : comment prendre un rendez-vous chez le médecin, à Pôle emploi ou à la préfecture quand on n’a pas les moyens de se payer un ordinateur ou un forfait internet ? Emmaüs Connect agit au quotidien dans plusieurs grandes villes de France, guidé par un principe d’aide inconditionnelle3. Mais cette valeur, centrale pour l’association, est mise à mal par un de ses nouveaux financeurs, remettant en cause les missions en direction des personnes migrantes.